Du théâtre au cœur du village
Le Théâtre du village d’Orléans permet aux membres de la communauté francophone de faire du théâtre amateur tout en étant encadrés par professionnels tels que des metteurs en scène et des comédiens. Après plus de trois décennies, le TDV a à son actif 45 productions.
Pierrette Boisvert, cofondatrice et présidente du TDV, est déménagée avec sa famille sur le boulevard St-Joseph lorsqu’elle avait 10 ans. Elle connaît donc très bien la région et son histoire. Elle explique: «À ce moment, il y avait encore des fermes à Orléans, il y avait encore les religieuses qui étaient des enseignantes. Bref, c’était un village. D’ailleurs, c’est de là que vient notre nom. Il fallait évidemment se donner un nom, on était seulement la Troupe communautaire de théâtre d’Orléans. On a lancé un concours et une jeune étudiante a suggéré Le Théâtre du Village pour garder ce caractère villageois de la région. On ne l’a jamais changé parce qu’on voulait garder cette atmosphère de rassembler les gens, les francophones d’Orléans.»
Un souvenir important de notre beau coin de pays, car dans les années 1970 et 1980 lors de la naissance du MIFO, on peut dire que le village a «explosé» avec la construction de plusieurs nouveaux quartiers. Mais cette histoire, on se la garde pour une autre fois.
Au début des années 1980, Marcus Carbonneau, enseignant à l’École secondaire Garneau, voisine du MIFO, avait décidé de monter la pièce Les murs de nos villages, une création collective de La Vieille 17. La nièce de Pierrette, l’une des élèves de Marcus, l’a appelée pour lui parler du projet. Il ne lui en fallait pas plus pour joindre ce groupe d’amoureux de la scène. Après Les murs de nos villages, il fallait continuer. À l’époque, le TDV pratiquait dans une portative du MIFO puisque le centre culturel n’était pas encore construit.
C’est en 1986 que le TDV a présenté sa première pièce dans le nouveau centre, La maison du printemps. Le MIFO est alors devenu la maison de la troupe. « On était en résidence, on vivait pratiquement là », précise Pierrette. Pendant plusieurs saisons, ces théâtreux ont même présenté deux productions par année.
La cofondatrice du TDV raconte l’un de ses meilleurs souvenirs de cette pièce : «Quand on a joué La maison du printemps, on nous a invités à la présenter dans un hôpital. On commence à jouer, et la directrice explique à Marcus que les spectateurs sont tous des anglophones, "pouvez-vous traduire simultanément les répliques?" Je me souviendrai toujours… Maurice Poulin jouait dans la pièce et l’une de ses répliques était "Oh mon Dieu, quelle famille!" Il est en entré sur scène et il dit "Holy moly, what a family!" avec un gros accent. Nous étions tous crampés en coulisses. Ce fut notre seule tentative de jouer pour un public anglophone.»
Le TVD devait présenter, en 2020, une pièce d’Agatha Christie, mais la pandémie nous a tous pris par surprise, et les pratiques ont dû être annulées. L’objectif reste de jouer cette pièce au Centre des arts Shenkman lorsque ce sera possible. Une autre option serait de faire une mise en lecture.
Peu importe, le théâtre communautaire dans notre région n’est pas prêt à s’arrêter. «Le théâtre communautaire, c’est rassembler les gens, et c’est ce qu’on fait depuis 36 ans. Ça permet à des personnes qui ont toujours eu le rêve de faire du théâtre ou de faire des accessoires de toucher à ce merveilleux monde. Pour certains d’entre eux, c’est vivre un rêve d’enfant. Pour d’autres, c’est très thérapeutique de se retrouver en gang avec des personnes qui ont une passion commune. On soigne l’âme», termine la présidente du TDV.
Tu as bien raison Pierrette, après la pandémie on en aura bien besoin du théâtre communautaire, un baume pour nous apaiser et nous faire rire. On a tous hâte de vous revoir sur scène!
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