Le jeu aventureux, pourquoi pas?
Diego Gomez, mieux connu sous le nom d’animateur Bacon par les enfants, travaille au MIFO depuis quelques années. Il est maintenant responsable de site à l’ÉÉC Saint-Joseph. C’est lors de son retour à cette école qu’il a mis en place le jeu aventureux.
Bacon explique: «La première étape a été d’encourager les animateurs et les animatrices à écouter les enfants, et lorsqu’ils suggèrent une activité, plutôt que de dire non, se dire "pourquoi pas?" Parfois, il y avait des préoccupations liées à la sécurité des jeunes. Il fallait donc trouver des solutions ou adapter les activités pour faire ce que les enfants aiment.»
«Ce que j’ai vraiment trouvé intéressant comme coordonnatrice adjointe c’est de voir une personne mettre le jeu aventureux en place et d’engager les autres animateurs. C’est d’avoir demandé aux familles d’apporter de vieux outils, de vrais outils. Bacon est allé dans tous les groupes, s’asseoir avec les enfants pour leur montrer comment bien les utiliser et faire une formation en sécurité », témoigne Jessica Pace, et connue comme Ketchup.
À Saint-Jo, comme on aime appeler l’école, un groupe est fasciné par tout ce qui est associé à la forêt: les animaux, les oiseaux, les arbres. Cela tombe bien, car l’animateur du groupe a lui aussi ce champ d’intérêt. Maintenant, ce groupe est toujours entouré des conifères et des feuillus. Les jeunes ont construit une balançoire et travaillé sur une cabane. L’animateur a même organisé une observation de champignons.
Bref, le thème de la forêt s’est développé en plein de petits projets qui misent sur les sujets de prédilection des enfants, ceux qu’ils avaient déjà ou qu’ils ont découverts. Même les animateurs font des apprentissages afin de transmettre leur savoir nouvellement acquis aux plus jeunes. C’est donc dire que l’adage « apprendre en s’amusant » qui est si important pour les services éducatifs du MIFO est vrai autant chez les enfants que les adultes.
Bien sûr, la pandémie a encouragé le jeu extérieur, mais l’équipe d’animation a vraiment pris cela à cœur et c’est très rare que les groupes entrent pour faire des activités. Même les fameux bacs de ballons ne sont presque plus touchés. Les éléments naturels de la nature sont bien plus intéressants: utiliser des troncs et des branches pour faire de la musique, créer un parcours, construire un fort.
Ketchup détaille: «Un extrait du Comment apprend-on, pédagogie de l’Ontario pour la petite enfance, est que les enfants sont des êtres capables. Les adultes doivent davantage faire confiance aux capacités des enfants. La philosophie de Bacon c’est "pourquoi pas?", comment adapter les activités pour que les jeunes ne se fassent pas mal. Il faut simplement leur donner des attentes claires.» Effectivement, puisqu’ils aiment ce qu’ils font, qu’ils ont plus de liberté et qu’ils peuvent explorer, ils n’ont pas envie de les dépasser les limites. Sans oublier que le jeu aventureux a développé une belle harmonie entre les enfants qui doivent s’entraider davantage.
Cet esprit de camaraderie et de collaboration s’est aussi installé dans l’équipe d’animation. Bien communiquer avec ses collègues et les appuyer au quotidien a formé une meilleure cohésion entre les employés. En fait, cette année, il y a davantage d’hommes dans l’équipe grâce à des animateurs qui ont encouragé des amis à se joindre au groupe puisque «c’est le fun les services de garde», des animateurs comme Monsieur Épinette (Éric Baldo) et Capitaine Haddock (Mathieu Tremblay), les pros de la forêt. Dans un domaine traditionnellement plus féminin que sont les services éducatifs, une équipe plus diversifiée ne peut apporter que des bénéfices.
Implanter ces changements positifs dans les services parascolaires a eu un grand impact. Il n’y a presque plus de défis de comportements dans les groupes qui ont un programme complètement adapté à leurs activités favorites et qui sont engagés dans le jeu aventureux.
«Souvent, le groupe des plus vieux ne veut pas vraiment être là. Ils sont tellement habitués à proposer une idée et de se faire dire "non on ne peut pas, car c’est dangereux, il faut rester dans les limites". Puisqu’ils ont plus de liberté, ils veulent venir au service de garde. Parfois, des parents arrivent plus tôt et les enfants leur demandent de revenir les chercher. Ils veulent continuer de travailler sur leurs projets. Après une journée à l’école dans un environnement très structuré, les jeunes veulent jouer. Les services de garde parascolaires sont là pour avoir du plaisir», explique Jessica.
C’est certain, lorsque la pandémie prendra fin, le jeu aventureux restera. Les parents et l’école sont tous en accord pour dire qu’il doit continuer. Il y a même des plans pour faire une bataille de boules de neige cet hiver, incluant de l’équipement protecteur et une séance santé-sécurité, évidemment.
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