Squerl Noir: construire et reconstruire grâce à la musique
Pour la (tant attendue) troisième édition qui aurait dû avoir lieu à l’automne 2020, l’équipe artistique du MIFO a lancé l’invitation à plusieurs artistes : le groupe Ariko, Céleste Lévis, Marc-Antoine Joly et Squerl noir. Leurs styles musicaux sont parfois aux antipodes, mais c’est sur scène que la magie opérera. En passant du rap, aux résonnances pop et émo, sans oublier les rythmes de la musique traditionnelle, le public découvrira ces artistes sous un nouveau jour.
En attendant, voici le portrait de l’un d’entre eux.
«Quand on est immigrant français, le fait de troquer les pigeons parisiens pour des écureuils est une chose fascinante!», avoue David, alias Squerl Noir. Évidemment, ça étonne toujours les Canadiens, qui ont, eux, plutôt une image négative de ces petits rongeurs.
Lorsque Squerl Noir débarque à Ottawa, il apprend assez rapidement que cette ville a la particularité d’être habitée par des écureuils noirs. Le lien s’est donc fait naturellement pour le rappeur, qui voyait en eux un bon moyen de décrire sa nouvelle identité franco-ottavienne et son côté hyperactif. Il cherchait un nom bilingue, pour symboliser la particularité d’Ottawa. En jouant sur l’aspect phonétique du nom anglais, il a donné un petit côté frenchy au mot difficilement prononçable pour les francophones, «squirrel».
Squerl Noir a commencé très jeune à s’intéresser à la musique, mais surtout à la musicalité des mots. Influencé d’abord par les goûts de son frère aîné, il s’initie au rap américain sans pour autant en comprendre les paroles. Il se cherche beaucoup dans la musique. Lorsqu’il se lance avec ses premiers groupes, c’est d’abord le post hardcore qu’il choisit, puis il va ensuite à l’extrême opposé avec son premier projet solo indi pop. L’un trop saturé en tout point, l’autre manquant d’énergie, il revient alors à ses premiers amours, le rap, lorsqu'il immigre au Canada. Il y retrouve à la fois l’énergie et la poésie des deux projets précédents, abandonnant les textes anglais pour enfin s’assumer dans sa langue natale, le français. Néanmoins, il nous partage ne pas se sentir légitime de se raconter de cette manière-là.
«Immigrer c’est une expérience de vie qui te forge. J’ai dû me faire une place, faire face à de nombreux défis, trouver des repères pour tout reconstruire ici. J’ai découvert des facettes insoupçonnées de ma personnalité et une force de caractère qui me définit aujourd’hui», explique Squerl Noir.
Le processus d’écriture de Squerl Noir consiste d’abord à choisir la thématique, à écrire quelques bribes du texte sans forcément le terminer. Il crée ensuite la musique qui l’inspire à terminer et à peaufiner le texte.
Il a lancé un EP (4 titres) en octobre 2019, appelé Dérives, productions basées sur le changement, sur le fait de se laisser porter par le courant pour voir où cela nous mène. Vous pourrez ainsi découvrir notamment :
- Ailleurs, une chanson qui aborde l’immigration et le fait de se lancer dans l’inconnu.
- Solstices, qui met en scène une rivière qui se libère de la glace après le dégel comme métaphore d’une femme qui se libère d’un homme violent.
- Tempête, une mise en garde des changements climatiques que l’on néglige.
- Mille feux, qui explore le lâcher-prise face à l’état d’anxiété.
Un second EP est à venir dans les prochains mois. Restez à l’affût!
Sans avoir vécu l’expérience, l’événement concept a déjà eu un impact sur son inspiration puisqu’à la suite de rencontres avec les autres artistes, un deuxième EP est en création. Squerl Noir est content de travailler avec des artistes qui ne font pas de rap. Cette collaboration atypique lui permettra d’apporter un nouveau regard sur ses textes et ses mélodies afin de rendre le tout organique pour les spectateurs.
En espérant que cela ait aiguisé votre curiosité, nous vous invitons à venir vivre l’expérience du Kaléidoscope musical, le 22 septembre 2021, au centre culturel du MIFO (6600, rue Carrière à Orléans).
Vous pouvez également mieux connaître les autres artistes qui seront sur scène : Ariko ainsi que Céleste Lévis et Joly (restez à l’affût, car nous aurons des nouvelles sur ces artistes très bientôt).
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